Sunday, January 27, 2019

Cowabunga le cri - des ninjas


 Les Tortues Ninja n'étaient pas exactement mon truc préféré étant gamin, mais c'était certainement un des piliers du blitzkrieg de pop culture qui m'agressait via les dessins animés à la TV et autres catalogues de jouets pour Noël quand j'avais 7-8 ans, avec les Power Rangers et Action Man. Il y avait donc d'abord la série télé avec son générique énergisant mais aux paroles difficilement compréhensibles à l'époque. Et puis surtout les jouets : j'avais par exemple une espèce de tortue dont la carapace s'ouvrait avec à l'intérieur, une espèce de QG avec ses figurines, façon Polly Pocket. Et bien sûr il y avait un de mes verres à moutarde préféré avec un beau dessin de Shredder dessus.

Moi j'avais celle du milieu.

Je me suis récemment mis en tête de remater la série, débutée en 1987. La première saison est très courte, à peine plus de cinq épisodes, et se regarde un peu d'une traite. Ça fait déjà un petit moment que je l'ai revue et je ne saurai en parler trop précisément, mais je viens à l'instant de terminer la saison 2 (plus longue, 13 épisodes, avant le tsunami de 47 épisodes de la saison 3). Et je dois avouer que malgré tous mes efforts de dévolution intellectuelle pour me remettre au niveau d'un gamin de 8 ans, j'ai eu un peu de mal.

A chaque épisode, c'est pareil, on se fait avoir. Y a le générique qui tue et motive à fond, et dès que l'épisode commence, bim, on est direct refroidi par l'animation trois fois plus médiocre. Les tortues changent de proportion à chaque plan, les décors sont affreusement vides et répétitifs, les mouvements sont grossiers. On n'est pas dans une cinématique de jeu sous licence Nintendo sur CD-i, mais y a un peu de ça quand même.

Il doit n'y avoir qu'un épisode sur dix dans lequel la putain de tresse à la con de Bebop est colorée en violet (comme son iroquois) au lieu d'être grise comme le reste de son corps.

Alors bon, ça à la rigueur pourquoi pas. Si l'action est intéressante, on peut outrepasser. Sauf que merde, les épisodes sont écrits n'importe comment. C'est en gros toujours pareil, Shredder trouve une idée à la con pour se débarrasser des tortues, mais comme il est débile, il se fait victimiser et tout tombe à l'eau. A la fin, les tortues mangent des pizzas dans les égouts. Entre temps, il se passe 36 péripéties, mais toutes tellement insignifiantes et si peu porteuses de danger qu'on les regarde d'un seul œil sans capter quoi que ce soit à la structure globale de l'épisode.


En plus de ça, il faut supporter l'accent de surfeur de Michel-Angelo et son jargon débile et les cascades cartoonesques dans lesquelles au final les tortues n'utilisent jamais vraiment leurs armes de ninjas. La série est en effet bien édulcorée par rapport au comic original (que je n'ai pas lu mais qui est censé être plus sombre et violent), ce qui n'est pas étonnant car sa raison d'être est de vendre des jouets. Ce qui ne l'a pas empêchée d'être controversée à sa sortie (dans les années 80, les ninjas c'était le comble de la violence, alors dans certains pays le titre original Teenage Mutant Ninja Turtles est devenu Teenage Mutant Hero Turtles).

C'est d'autant plus dommage que le premier film, sorti en 1990, est un très bon divertissement pour enfants, avec des costumes de tortues plutôt excellents. Ses deux suites se sont en revanche montré bien moins inspirées. Le dessin animé a continué jusqu'en 1996, avant de laisser place à The Next Mutation, reprenant les costumes des films pour une saison.

Mais passons donc sous silence le "Christmas Special" pour la TV.
 
D'autres adaptations ont saturé l'espace médiatique : les jeux vidéo, avec une dizaine de titres sortis entre 1989 et 1993 sur NES, Game Boy, Super Nes et Mega Drive. Le tout premier sur NES est resté légendaire pour sa difficulté, mais celui qui est le plus passé à la postérité est sûrement Turtles in Time par Konami sur SNES en 1992, tout simplement un des meilleurs beat 'em all de la console, accessible, bien réalisé et très dynamique, même s'il se révèle un peu chiche sur les destinations temporelles que l'on peut visiter.


Bref, quelle était mon ambition en décidant de regarder le dessin animé original ? Vérifier que mon cerveau n'était plus capable de rester insensible à une animation médiocre et à une écriture encore plus mauvaise ? C'est en effet le cas. Je peux désormais apprécier la franchise pour ce qu'elle est, une gamme de jouets, et pas seulement une série TV. Je vous laisse, j'ai une enchère ebay à surveiller pour acquérir le full set des figurines crossover Sewer Slashin'.


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